Parce que l’univers n’a pas de structure, que l’homme n’est qu’un accident de la matière, que le monde est périssable et l’âme mortelle ; parce qu’aucune intelligence, aucune finalité, mais seulement la causalité aveugle et le hasard président à toutes les créations de la nature, que les plus grands des maux qui accablent le monde et l’homme ne sont que des accidents voulus par personne et ne signifiant rien ; parce qu’il n’y a ni justice, ni morale, ni droits, ni devoirs autres que ceux résultant du pacte social de non-agression ; parce que l’histoire, au moins en tant qu’il s’y passe quelque chose, est insensée ; enfin parce que le plaisir ne peut être indéfiniment accru (de sorte que tous les efforts de la civilisation pour multiplier les biens et les plaisirs sont faits en pure perte puisqu’ils ne peuvent accroître la capacité humaine de joie), le sage, qui sachant tout cela, s’est délivré des illusions qui produisent les craintes vaines et les faux désirs peut, conscient et calme, éprouver la joie pure, et, sans être éternel, vivre en éternité comme un dieu.

Marcel Conche, Lucrèce, p. 119.

mardi 4 février 2014

Ce mardi 4 février.

Bonsoir à tous,
On été mis à jour ce jour :
AP seconde 11.
Secondes grec ancien.
Excellente soirée à vous.
Cette ville, qui devait être la maîtresse de l'univers, et dans la suite le siège de la religion, fut fondée sur la fin de la troisième année de la sixième olympiade, 430 ans environ après la prise de Troie, de laquelle les Romains croyaient que leurs ancêtres étaient sortis, 753 ans devant Jésus-Christ. Romulus, nourri durement avec les bergers, et toujours dans les exercices de la guerre, consacra cette ville au dieu de la guerre qu'on croyait son père. Vers les temps de la naissance de Rome, arriva, par la mollesse de Sardanapale, la chute du premier empire des Assyriens. Les Mèdes, peuple belliqueux, animés par les discours d'Arbace, leur gouverneur, donnèrent à tous les sujets de ce prince effeminé l'exemple de le mépriser. Tout se révolta contre lui, et il périt enfin dans sa ville capitale, où il se vit contraint à se brûler lui-même avec ses femmes, ses eunuques, et ses richesses. 
Jacques-Bénigne Bossuet, Discours sur l'histoire universelle.1681.

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