Parce que l’univers n’a pas de structure, que l’homme n’est qu’un accident de la matière, que le monde est périssable et l’âme mortelle ; parce qu’aucune intelligence, aucune finalité, mais seulement la causalité aveugle et le hasard président à toutes les créations de la nature, que les plus grands des maux qui accablent le monde et l’homme ne sont que des accidents voulus par personne et ne signifiant rien ; parce qu’il n’y a ni justice, ni morale, ni droits, ni devoirs autres que ceux résultant du pacte social de non-agression ; parce que l’histoire, au moins en tant qu’il s’y passe quelque chose, est insensée ; enfin parce que le plaisir ne peut être indéfiniment accru (de sorte que tous les efforts de la civilisation pour multiplier les biens et les plaisirs sont faits en pure perte puisqu’ils ne peuvent accroître la capacité humaine de joie), le sage, qui sachant tout cela, s’est délivré des illusions qui produisent les craintes vaines et les faux désirs peut, conscient et calme, éprouver la joie pure, et, sans être éternel, vivre en éternité comme un dieu.

Marcel Conche, Lucrèce, p. 119.

samedi 8 juin 2019

Ce samedi 8 juin 2019.

La page relative aux enseignements en BTS Tourisme, première et seconde année, vient d'être actualisée. On peut y lire notamment une copie du document ministériel qui fixe le programme d'étude pour l'année scolaire 2019-2020 pour l'épreuve de Culture générale et Expression Ecrite.

mardi 14 juin 2016

Seule la métaphore...

[...]
nous-mêmes ici, petite foule, amas, convoi d'une matière confuse
  de mémoire,
inscrits dans l'infini souvenir et dénombrement de ce qui est..
Or en vain croyons-nous parfois l'infini maîtrisable,
parce qu'une chose serait comme une autre, mais
la comparaison déraisonne,
dans l'étendue ces figures dressent une porte imaginaire ou superflue
puisque tout partout communique avec tout dans le territoire
  du temps
où stationne un instant, circule et se subtilise à son tour en mémoire
l'homme dit poète au milieu de tout qui recense, ordonne, archive
  et se sait aussi compté.
[...]

Jacques Réda, Représentation de Jean Follain. 1985.

vendredi 25 septembre 2015

Ce vendredi 25 septembre.

Ceux des élèves de seconde et de première en grec ancien qui ont étét absents trouveront en cliquant ici le questionnaire grec ancien dans son intégralité.
Les racines fondamentales (fichier corrigé) sont accessibles 

mardi 15 septembre 2015

Ce mardi 15 septembre

Pour les élèves de seconde, en grec ancien, la fiche contenant les racines fondamentales est disponible en cliquant ici

Pour les élèves de première 7, la fiche contenant les critères d'évaluation du commentaire littéraire est accessible en cliquant ici et la suite du cours du 15 septembre en cliquant .

mardi 7 juillet 2015

Nonis Iuliis. Constantin Cavafy (1863-1933)

Garde toujours Ithaque présente à ton esprit .
Y parvenir est ton but final .
Mais ne hâte pas du tout ton voyage.
Mieux vaut qu’il dure de nombreuses années ;
et qu’aux jours de ta vieillesse enfin tu jettes l’ancre
dans ton île,
riche de tout ce que tu as gagné en chemin,
sans t’attendre à ce qu’Ithaque te donne des richesses.
Ithaque t’a donné le beau voyage.
Sans elle, tu ne te serais pas mis en route.
Elle n’a plus rien d’autre à te donner .
Même si tu la trouves pauvre, Ithaque ne t’a pas trompé.
Sage comme tu l’es devenu, avec tant d’expérience,
tu dois avoir déjà compris ce que signifient les Ithaque."

dimanche 17 mai 2015

a.d. XVI Kalendas Iunias

Etrange mouvement, vain dès l'origine, que cette cueillette plus ou moins désordonnée, tant que le Psychopompe ne nous a pas accompagnés, des signes anciens, qu'ils empruntent ou non le déguisement du nouveau. Pourquoi cette frénésie dans l'exercice de la parole, du geste, de l'action, dans la production de signes ?
Horace :
Quis multa gracilis te puer in rosa
perfusus liquidis urget odoribus
grato, Pyrrha, sub antro ?
Cui flauam religas comam 
simplex munditiis ? Heu, quotiens fidem
mutatosque deos flebit !
[...] Miseri quibus
intemptata nites !
Le jeune enfant parfumé qui s'avance étourdi par l'exhalaison des roses et conduit par Eros, succombant à la toute puissance séductrice d'une incandescente chevelure, est le cas particulier qui se généralise d'un coup dans le pluriel "miseri". Ce sont tous les êtres humains que fascinent les signes aujourd'hui éclatants, éteints demain, mouvement continu de colifichets jetés par Chronos, toujours dévorant.Vertige soudain dans la perspective de cette engloutissement perpétuel au point que le Titan  lui-même disparaitra enfin .
Peut-être est-ce cela que veut dire Timon :
Lips, let four words go by, and language end.

mardi 7 avril 2015

a.d. VII Idus Apriles

L'apparition des signes légués est le trébuchet des signes émis par les vivants. S'ils sont présents, s'ils grèvent le discours, ce n'est ni pour obscurcir ni pour paraître, mais pour être aliment stellaire, pour user la fausse pesanteur d'un présent dont, par distraction inquiète, nous échappe l'essentielle fugacité. Quelle est l'épaisseur du passé dans le discours tenu ? La mesure est là. Ou encore, quelle part est réservée aux discours anciens dans les paroles dites, dans les écrits constitués et soumis à notre lecture ? Ainsi, tant se voilera l'actualité vacillante, tant se présentera un fragment apparenté au nectar et à l'ambroisie.