Parce que l’univers n’a pas de structure, que l’homme n’est qu’un accident de la matière, que le monde est périssable et l’âme mortelle ; parce qu’aucune intelligence, aucune finalité, mais seulement la causalité aveugle et le hasard président à toutes les créations de la nature, que les plus grands des maux qui accablent le monde et l’homme ne sont que des accidents voulus par personne et ne signifiant rien ; parce qu’il n’y a ni justice, ni morale, ni droits, ni devoirs autres que ceux résultant du pacte social de non-agression ; parce que l’histoire, au moins en tant qu’il s’y passe quelque chose, est insensée ; enfin parce que le plaisir ne peut être indéfiniment accru (de sorte que tous les efforts de la civilisation pour multiplier les biens et les plaisirs sont faits en pure perte puisqu’ils ne peuvent accroître la capacité humaine de joie), le sage, qui sachant tout cela, s’est délivré des illusions qui produisent les craintes vaines et les faux désirs peut, conscient et calme, éprouver la joie pure, et, sans être éternel, vivre en éternité comme un dieu.

Marcel Conche, Lucrèce, p. 119.

samedi 20 octobre 2012

ce samedi 20 octobre

Bonjour à tous,
La mise à jour pour le vendredi 19 est ici.
C'est à cet endroit et à cet autre.
Et c'est encore par ce chemin.
Οὐχ οἷον τ' ἐστί ἀπαλὸν τυρὸν ἀγκίστρῳ ἐπισπᾶσθαι a dit Bion de Borysthène. Il n'est pas possible de prendre du fromage mou avec un hameçon. En d'autres termes, s'il n'y a pas, chez les élèves,  désir d'apprendre, curiosité et une certaine passion, le pédagogue en est réduit à promener son crochet métallique à la surface du yaourt, ce qui, certes,  incite à la méditation mais qui rend parfois aussi malheureux qu'un cornichon dans son bocal. (Albert Camus).

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